Ismael Mérida : « Je n’ai jamais rêvé d’être architecte, mais l’architecture est devenue ma vie »

Carmen Duran - 21 Mai 2025 - Actualités Pure Living

Ismael Mérida

Le célèbre architecte Ismael Mérida revient sur ses débuts dans le monde de l’architecture et sur l’évolution du secteur dans une interview sincère et détendue avec Javier Nieto, CEO de Pure Living Properties.

Architecte par vocation inattendue et esprit curieux, Ismael Mérida a signé au cours de presque trois décennies certaines des villas les plus emblématiques du marché résidentiel haut de gamme dans le Triangle d’Or. Depuis son cabinet à Marbella, il a su comprendre comme peu d’autres les besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante et internationale, sans jamais perdre de vue ses racines, la culture méditerranéenne et la valeur de l’authenticité.

Nous avons échangé en toute confiance — comme tant d’autres fois — sur le passé, le présent et l’avenir de Marbella, de l’architecture, de la construction, et surtout de cette passion qui le pousse dans tout ce qu’il entreprend. Une conversation pleine d’émotion, sans filtre ni langue de bois, sur ce que signifie créer des foyers, et non simplement des espaces.

Ismael Mérida Villa Tulum conçue par Ismael Mérida.

Une vocation inattendue et une passion inépuisable

Ismael Mérida, tu es l’un des architectes les plus connus de Marbella, mais pour ceux qui te connaissent moins, comment as-tu commencé dans l’architecture ? As-tu toujours su que c’était ta voie ?
Pas du tout. Je n’avais aucune vocation. J’étudiais les lettres et je ne dessinais pas particulièrement bien. C’est ma mère qui m’a donné un conseil qui a tout changé : « Cherche quelque chose où tu n’auras pas de patron. » Par une série de hasards, je me suis retrouvé en architecture. Et me voilà, près de trente ans plus tard. Aujourd’hui, toute ma vie tourne autour de quelque chose que je n’avais pas prévu.

Je ne peux pas travailler sans un crayon. Il m’accompagne partout. C’est comme si dessiner était devenu mon moyen de communication.

Au fil des années, tu es passé d’une architecture plus artisanale à un environnement dominé par la 3D, les rendus et même l’intelligence artificielle. Comment as-tu vécu cette évolution ?
Les jeunes générations sont plus intuitives avec le numérique, et c’est une bonne chose. Les rendus actuels sont spectaculaires et transmettent beaucoup. Mais ils ont aussi ouvert la porte à un phénomène préoccupant : la technologie, bien utilisée, est merveilleuse, mais mal comprise, elle peut favoriser la médiocrité.

On voit aujourd’hui des projets très simples qui, grâce à une belle présentation digitale, paraissent extraordinaires… alors qu’ils ne le sont pas. La véritable architecture demande un processus créatif, profond, émotionnel. Copier-coller, ce n’est pas créer. Et sincèrement, il y a trop de projets qui ne font que ça. La technologie devrait enrichir la pensée, pas la remplacer.

Certains architectes imposent leur style, d’autres s’adaptent aux goûts et au style du client. Où te situes-tu, Ismael Mérida ?
Ce que j’aime, c’est écouter. Mes meilleurs projets sont nés du dialogue avec des clients qui avaient des idées claires. Parfois, ils me proposent des langages esthétiques qui ne sont pas les miens, mais cela m’intéresse aussi. Cela me pousse à explorer. Cela dit, quand je vois qu’ils sont perdus, j’essaie de montrer la voie. Je n’ai pas un seul style. Je m’adapte, mais j’essaie toujours d’apporter de la valeur par l’architecture.

Le vrai luxe selon Ismael Mérida

À Marbella, on parle beaucoup de luxe, mais tu sembles avoir une vision bien particulière de ce mot. Qu’est-ce que le luxe pour toi ?
Pour moi, le luxe, c’est l’harmonie. Il peut y avoir très peu de choses, mais si c’est bien pensé, bien proportionné, si cela transmet de la paix… c’est du luxe. C’est quelque chose que l’on ressent. Ce n’est pas le marbre le plus cher ni le canapé le plus exclusif : c’est la manière dont l’espace t’enveloppe. Que tout soit à sa place, qu’il y ait une intention derrière. Voilà ce qui donne du caractère.

Ismael Mérida Ismael Mérida et Javier Nieto

Tu as travaillé sur de grandes promotions et sur des projets résidentiels uniques. Où te sens-tu le plus à l’aise ?
Il y a eu une époque où les promotions m’enthousiasmaient. C’était un défi, une démonstration de force architecturale. Mais aujourd’hui, sans aucun doute, je prends plus de plaisir à concevoir des villas. Elles me permettent de m’impliquer dans chaque détail, de soigner la distribution, les matériaux, la lumière. Dans les promotions, le budget te fait parfois abandonner des idées. Dans les villas, je peux développer ma créativité pleinement.

Comment a évolué le client du segment premium ces dernières années ?
Avant, les maisons étaient conçues pour y vivre. Aujourd’hui, de nombreux promoteurs développent un produit destiné à être vendu. Et le client final, bien qu’il soit beaucoup plus informé — grâce aux réseaux sociaux — ne veut plus s’impliquer dans tout le processus. Il veut du résultat, pas le chemin. Cela t’oblige à proposer des solutions très bien pensées, fonctionnelles, esthétiques et adaptées au mode de vie actuel. Car celui qui achète, attend le meilleur sans avoir à le construire lui-même.

Ismael Mérida Villa Mozart 7 conçue par Ismael Mérida.

Marbella vue par Ismael Mérida

Comment vois-tu Marbella actuellement par rapport à d’autres destinations internationales ?
En matière de design, Marbella n’a rien à envier à Miami, à la Côte d’Azur ou à Ibiza. Je le dis avec conviction. Le niveau est très élevé. Mais en termes d’exécution, on peut faire mieux. Il nous manque des profils qualifiés, les anciens artisans qui faisaient des merveilles dans les finitions. Aujourd’hui, il y a moins de savoir-faire. Et cela peut nuire à la qualité. Si l’on veut rivaliser avec les meilleurs, il faut mieux soigner les détails.

Penses-tu que Marbella pourrait perdre son essence ?
En partie, oui. L’arrivée de fonds internationaux et la volonté d’attirer un public mondial ont conduit à concevoir de nombreuses promotions dans un style international, neutre. Le risque est que Marbella devienne méconnaissable. On peut évoluer, fusionner les styles, mais sans perdre nos racines. Le patio andalou, les proportions méditerranéennes, les matériaux traditionnels… tout cela ne peut pas disparaître. C’est ce qui nous rend uniques.

La force inspirante de l’environnement

Tu as travaillé à Marbella, à Ibiza, à l’étranger… L’environnement t’inspire-t-il ?
Toujours. Je ne conçois pas de la même manière à Ibiza qu’ici. Ibiza te transmet une énergie plus libre, plus organique. Si tu es à l’écoute, chaque lieu t’influence. Même si tu as une idée bien définie, voyager, respirer une autre atmosphère, observer d’autres détails… tout cela laisse une trace. Cette fusion entre l’idée et l’inspiration du lieu, c’est ce qui rend un projet unique. Ce qui lui donne une âme.

Pour finir, après toutes ces années, qu’est-ce qui te motive encore au quotidien en tant qu’architecte ?
La passion. Sans passion, je ne tiendrais pas. Ce métier est magnifique, mais aussi exigeant. La bureaucratie, les changements, la pression… tout cela ne se supporte qu’avec de l’émotion. Quand j’interviewe quelqu’un pour le studio, la première chose que je cherche ce n’est pas son CV, c’est sa capacité à s’émouvoir devant un projet. Sans ça, il n’y a pas d’architecture. Ni d’équipe. Ni de plaisir.

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Ismael Mérida Villa en La Zagaleta conçue par Ismael Mérida.

 

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