Pedro Peña, l’âme et le pionnier du design d’intérieur de luxe à Marbella

Javier Nieto revient sur l’histoire, les idées et l’humanité de l’un des grands maîtres du design espagnol dans une interview intime et personnelle.

Le parcours de Pedro Peña a débuté il y a plus de cinquante ans, lorsqu’il a quitté sa ville natale de Jaén, attiré par la lumière de la Méditerranée et les promesses d’une Marbella dorée encore en pleine émergence. Aujourd’hui, son nom est synonyme d’excellence, de style et de sensibilité dans l’univers de la décoration d’intérieur.

Depuis son showroom emblématique à Marbella — véritable référence pour ceux qui souhaitent comprendre la véritable essence du luxe — Pedro Peña a exporté sa vision et son style unique dans des résidences du monde entier. Mais derrière ce professionnel reconnu se cache un homme généreux, proche des gens et doté d’une intuition créative exceptionnelle.

Dans cette conversation intime avec Javier Nieto, CEO de Pure Living Properties, nous découvrons l’histoire, la pensée et la dimension humaine de l’un des plus grands noms du design en Espagne.

Pedro Peña et les années dorées de Marbella

Racontez-nous, Pedro… Comment êtes-vous arrivé à Marbella ? Qu’est-ce qui vous a amené dans cette belle ville ?
Je suis originaire de Jaén et, à la fin des années 1960, alors que j’étudiais l’architecture à Madrid, j’ai rencontré Manuel Navarro dans ma résidence universitaire. À l’époque, il était propriétaire de FIAT et m’a convaincu de passer un été à Marbella. J’ai tellement aimé ce que j’y ai découvert que je suis resté jusqu’en janvier — mon père a dû venir me chercher, car l’année scolaire avait déjà commencé.

C’était une période très belle. J’ai toujours aimé l’art, et pendant mes études à Madrid, je peignais pour le plaisir. À mon retour, j’ai intégré un cercle artistique très en vue à l’époque. Une fois de retour à Marbella, j’ai commencé à recevoir des commandes de quelques architectes, qui m’ont demandé des conseils et des collaborations pour créer des objets différents — des tables, des miroirs, du mobilier — et c’est ainsi qu’a germé ma carrière de décorateur.

Vous avez donc commencé par la peinture avant de vous tourner vers le design d’intérieur. Comment cette transition s’est-elle opérée ?
Mon premier projet à proprement parler est né de la peinture. J’ai commencé à concevoir des meubles en moelle de rotin, et par hasard, je me suis rendu à la Foire de Valence. C’est là que j’ai rencontré Begoña Zunzunegui, fondatrice de Becara, et ensemble nous avons créé le Groupe 13, un collectif de créateurs qui présentaient des pièces originales disséminées sur la foire.

À l’époque, la foire était très classique, il manquait de caractère, et nous apportions quelque chose de différent. C’est aussi là que j’ai rencontré Antje Sievert-Meyer, l’épouse de Melvin Villarroel. Elle m’a proposé de le rencontrer, et à partir de là, tout a commencé.

Melvin Villarroel, une autre figure incontournable des années dorées de Marbella. Quelle était votre relation avec lui à cette époque si importante pour la ville ?
Pour moi, Melvin était un véritable maître. Il était architecte, mais aussi penseur. Avec lui, j’ai conçu les intérieurs de la partie la plus noble de Puente Romano, à la demande de son nouveau propriétaire, la famille Al Madani, qui avait racheté l’établissement pour le transformer en hôtel. Ils étaient ravis du résultat et nous ont demandé de concevoir leur maison de Cannes, « L’Observatoire ».

Ensuite, ils nous ont également confié l’aménagement d’un étage de leur immeuble de bureaux avenue Foch, à Paris, où chaque étage a été confié à un décorateur différent, parmi lesquels figurait Alberto Pinto. Par la suite, nous avons travaillé sur leur résidence à Manchester et sur d’autres projets pour la famille. Cela a été pour moi la première opportunité de comprendre le luxe sous un autre angle.

L’évolution du design d’intérieur

S’il y a bien quelqu’un qui comprend ce que signifie le mot luxe, c’est Pedro Peña. Comment le définiriez-vous ?
Je dirais que le luxe repose sur deux éléments : l’espace et la qualité. Si l’espace est bien conçu, l’harmonie vient naturellement. Ce n’est pas une question de grandeur, mais de naturel, de la manière dont l’espace vous permet de vivre avec confort. Pour moi, le vrai luxe, c’est l’espace. Je dis toujours que je ne crée pas des maisons pour moi, mais pour mes clients. C’est pourquoi je prends le temps de les connaître un peu avant, afin de concevoir quelque chose qui leur ressemble vraiment.

Et d’après vous, comment ont évolué le marché et le profil des clients à Marbella depuis votre arrivée ?
À l’époque, Marbella était principalement habitée par des Espagnols. Aujourd’hui, cela fait longtemps qu’elle est devenue une destination très internationale. Le luxe était autrefois plus discret. Aujourd’hui, il y a plus d’argent, plus d’entreprises, plus de jeunesse. La société est plus diverse. Et les modes de vie ont changé. Avant, les fêtes étaient plus privées, plus intimes. Cela influence aussi la manière dont on conçoit les maisons.

Javier Nieto, PDG de Pure Living Properties et Pedro Peña.

Une vraie évolution. Selon vous, à quel moment les décorateurs d’intérieur ont-ils commencé à intervenir dès le début des projets ?
Au début, nous n’intervenions pas du tout. L’architecte construisait la maison, et nous venions la décorer ensuite. Aujourd’hui, les promoteurs et les clients souhaitent que nous soyons impliqués dès les premières phases. Nous concevons tout, des meubles aux salles de bains. Avant, une maison se réalisait plus rapidement. Aujourd’hui, tout est plus technique, plus détaillé. Les délais de réalisation ont doublé.

Et face à cette transformation, quel rôle joue la technologie dans le design d’intérieur actuel ?
La technologie joue aujourd’hui un rôle central. Avant, nous présentions les projets avec des cartons, des tissus, des dessins. Maintenant, tout se fait en 3D. Ce que vous montrez au studio est exactement ce que le client obtiendra. Il n’y a plus de place pour l’erreur — mais cela demande aussi beaucoup plus de travail. Aujourd’hui, nous dépendons totalement du 3D. Cela a bouleversé notre manière de travailler. Même si, parfois, le côté manuel et artisanal d’avant me manque un peu.

Le nouveau showroom Pedro Peña Interior Design

Avec une carrière aussi longue et intense que la vôtre, y a-t-il un projet que vous gardez en mémoire avec une affection particulière ?
Chaque projet a son histoire, mais je garde un souvenir très spécial de la naissance de cette boutique. Nous avons commencé dans un petit local, avec très peu de moyens. Je l’ai agrandi petit à petit, jusqu’à convaincre le propriétaire de me vendre l’immeuble en entier. Aujourd’hui, nous avons un showroom qui, pour moi, reflète pleinement ce que j’aime.

Pedro, nous avons parlé du passé. Mais en regardant vers l’avenir, comment voyez-vous l’évolution de votre entreprise ?
Aujourd’hui, c’est mon fils aîné, Felipe Peña, qui est le directeur général, et moi, je suis devenu conseiller sur certains sujets stratégiques. On m’appelle parfois le “PDG de l’ombre”, mais je ne peux plus être sur tous les fronts. Ce qui est important, c’est que l’héritage continue — et Felipe est en train de l’améliorer. Je suis très fier qu’il ait grandi avec l’entreprise et qu’il l’emmène plus loin.

Et pour conclure, si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, qu’est-ce que Pedro Peña apprécie le plus à Marbella ?
Sans aucune hésitation, je dirais le climat et la qualité de vie. Et puis Marbella, ce sont aussi d’excellents restaurants, une ambiance incroyable… Je ne sors plus trop le soir, mais j’adore aller déjeuner. Marbella est ma ville. Je n’y suis pas né, mais j’y vis depuis plus de 50 ans. Je me sens Marbellí, et je resterai ici.

Vous pouvez voir l’interview complète de Pedro Peña sur la chaîne YouTube de Pure Living Properties.

Si vous cherchez une propriété signée Pedro Peña Interior Design, contactez dès aujourd’hui le service commercial de Pure Living Properties.